PHOTOS
Commandes et projets personnels
P.O.P. (Portrait et Objets Politiques)
Entre présidentielles, législatives et municipales, la figure du « politique » et des politiciens a beaucoup envahit les rues, les écrans et les esprits des années 2007 et 2008.
Il semble exister une sorte d’imagerie propre à l’univers électorale, entre les clips télé, les professions de foi sur papier, les affiches : sourires faussement bon-enfant, fond bleu-azur photoshopé ou découpages radicaux. A quelques exceptions près, quelques maquettes semblent audacieuses mais restent néanmoins limitées par la rigueur codifiée du portrait « face-couleur-gros plan »,. Cette orgie d’affiches m’a suggérée l’idée de fouiller un peu plus sur la représentation du portrait politique et du portrait comme objet commercial.
La série rassemble 12 photos de 12 objets, propre au 12 candidats de l’élection présidentielle française de 2007.
Certains politiciens sont, me semble-t-il, de plus en plus édifiés à un rang de « people », par l’intérêt croissant des médias sur leur vie privé ou leurs passages dans des émissions de variété. J’ai essayé de récolter des objets qui ne soient pas de simples soutiens de partisans mais aussi des objets du quotidiens : la tasse « Buffet », la règle « Bové », objets généralement utilisés pour du marchandising .
Objets de consommations « kitsch » , ils sont ici, parce que liés à des personnalités politiques, entre une revendication militante et un certain fétichisme. Le portrait (photo, portrait à la Wharol, silhouette au trais) sert à la fois de référence et de faire-valoir à un objet commercial, souvent dénué de tout usage politique.
L’objet est donc aussi populaire : le tablier, la boule de neige « customisée » sont le genre de cadeau typique d’une fête des mères ou d’anniversaire de mariage. Ici, ils restent liés à un événement, celui de la présidentielle 2007 (l’évènement populaire de l’année).
World Cup / retransmission
Réalisé en 2006 à Berlin lors de la coupe du monde de football, cette série rassemble des portraits de téléspectateurs devant les écrans géants de la Postdamer Platz.
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Ils étaient quelques centaines à venir jouer du pied sur les vertes pelouses allemandes, venus des quatre coins du globe pour disputer le trophée doré du ballon rond, ils furent plusieurs millions à les regarder.
Le foot réunit les masses et les supporters de foot sont généralement assimilés à des foules compactes et globales. Dans ces portraits, pris de très près, ils retrouvent une individualité propre.
Miss 93
Le concours de miss France fonctionne par l’intermédiaire de pré-sélections régionales.
L’élection de miss Seine Saint Denis est une des étapes. La lauréate et ses deux dauphines peuvent ensuite participer à l’élection de miss Ile-de-France, laquelle pourra concourir lors de la finale nationale.
Le « 93 » est souvent stigmatisé comme un département « difficile ». Le concours de Miss France apporte ici, le temps d'une soirée, un moment d'évasion.
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En septembre 2006, à Dugny, huit jeunes femmes âgées de moins de 25 ans décidaient de participer à l’élection de Miss Seine Saint Denis.
Prises dans les loges, ces photographies ont été faites juste avant qu’elles ne défilent devant le jury : dans le stress de la première scène et l’angoisse d’être observée par la famille ou le public venu en voisin.
Fla Kéné (trois cours) : attitudes maliennes
Réalisée en 2005 cette série présente des photos prises dans 3 cours maliennes (à Bamako, Sikasso et Zaniéna).
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Au Mali, la cour « familiale » est un espace complexe, empli d’une dualité entre rapports intimes et publiques.
C’est là où l’on vit : où l’on se lave, où l’on mange, où l’on prie ; là où l’on accueille le visiteur, l’ami, le voisin ou le mendiant de passage. Souvent très vaste, même en plein centre ville, la cour est le lieu où l’on échange les secrets, où chaque membre de la famille assume le rôle qui lui est alloué. C’est au sein de cet espace qu'ont été réalisé ces portraits, ce contexte de cour, d’agora familiale est juste le prétexte à exacerber l’identité des individus qui la composent.
Papa, maman, mémé et moi : Logements intergénérationnels au Québec
Réalisées en automne 2004 à Terrebonne, Blainville (en banlieue de Montréal), Charlesbourg et Lèvis (en banlieue de Québec), ce reportage présente des familles qui ont fait le choix d’une vie en commun, à trois générations.
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Ce concept de cohabitation n’est évidemment pas nouveau : dans de nombreuses familles un peu partout dans le monde, les grands-parents vivent dans le même habitat que leurs enfants et petits-enfants.
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Ici, la cohabitation ne dépend pas d’une nécessité économique ou de l’état de santé des personnes âgées mais d’une envie de vivre ensemble dans une maison construite ou aménagée pour.
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L’idée de base de ces maisons « inter-génération », c’est de loger l’ensemble d’une famille sous le même toit tout en leur permettant confort, autonomie et tranquillité. La partie du logement réservée aux grands-parents étant parfois aussi grande que pour le reste de la famille.
Il s’agit parfois d’un logement « rajouté » à une maison uni-familiale mais souvent c’est une construction pensée et conçue (en fonction des plans des maisons « modèles » proposées par les constructeurs immobiliers) selon les attentes de chacun : aménagement de portes de communications entre les deux parties de l’habitat, espace prévu pour un futur ascenseur …
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Pour quelques familles, la décision de faire construire une maison inter-génération, a été prise après un « test » de deux ans de cohabitation dans une maison uni-familiale.